A quoi sert la cartographie des risques ?
La cartographie des risques est un outil indispensable pour les organisations, offrant une vue d’ensemble stratégique et opérationnelle des menaces et vulnérabilités auxquelles elles pourraient être confrontées. Cette démarche systématique permet d’identifier, d’évaluer et de hiérarchiser les risques, tout en élaborant des plans d’action pour les atténuer ou les éliminer.
Cette cartographie et l’évaluation des risques liée va permettre de prioriser les actions à faire sur le terrain et prendre les décisions stratégiques et économiques appropriées pour éviter les accidents, gagner en qualité, réduire l’impact de ses activités sur l’environnement et la société, fidéliser ses clients et gagner en compétitivité.
A la clé, une vision plus claire des forces et des faiblesses de l’entreprise afin de l’entreprise.
Comment réalise-t-on une cartographie des risques ?
L’idée est d’être le plus exhaustif possible dans l’inventaire et l’analyse des risques en entreprise. On peut réaliser une cartographie des risques en 4 étapes :
- Étape 1 : Inventaire des risques
On peut lister les risques par catégories (pour les salariés, les infrastructures, l’environnement, liés aux décisions stratégiques…), par activité (circulation piétonne ou de véhicules, activités de levage, manipulation de produits chimiques…) ou par zone de travail (atelier, laboratoire, voies de circulation…).
- Étape 2 : hiérarchisation des risques
Une fois les risques identifiés il va falloir les hiérarchiser. Pour celà on définit une grille de criticité, résultant du produit de la probabilité d’apparition par la gravité potentielle :
Criticité = Gravité x Fréquence
Chaque entreprise définit la table qui lui semble la plus cohérente avec ses activités. On peut par exemple travailler avec des niveaux de gravité et de fréquence à 4 niveaux : improbable (1) à très fréquent (4) et de risque sans dommage (1) à risque mortel (4). La criticité résultante s’évalue alors de 1 à 16.
- Étape 3 : Analyse des mesures compensatoires
Il est ensuite nécessaire de prendre en compte les mesures compensatoires déjà existantes, permettant de maîtriser le risque (procédures, exercices, installations ou équipements de protection collective…)
On peut classer l’efficacité des mesures compensatoires en 4 niveaux d’efficacité :
x1 = mesure compensatoire pas efficace
x0.75 = mesures compensatoires peu efficace
x0.5 = mesure compensatoire efficace
x0.25 = mesure compensatoire optimale
Il en vient le calcul de la criticité résiduelle :
Cr = Niveau de mesures compensatoires x criticité
- Étape 4 : Priorisation d’actions
Le service QHSE en collaboration avec la direction va prioriser les actions en fonction du niveau de Criticité Résiduel. La direction, en définissant l’appétence au risque de l’entreprise, pourra décider d’investir ou non dans des mesures compensatoires supplémentaires selon le degré de maîtrise existant.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Réaliser une cartographie des risques n’est pas si simple. En effet :
- La collecte de données peut-être insuffisante ou de mauvaise qualité et il est nécessaire de faire participer l’ensemble des collaborateurs internes et externes pour la rendre la plus précise possible.
- Les organisations font face à une variété de risques importante : opérationnels, financiers, stratégiques, réglementaires… La multiplicité et l’interconnexion de ces risques rendent leur cartographie complexe.
- Certains risques peuvent être liés les uns aux autres, ce qui complique leur évaluation et leur gestion. Par exemple, un incident d’origine chimique peut engendrer des réactions en chaîne : pollution environnementale, incendie, brûlures, risques politiques et stratégiques…
- L’évaluation des risques implique souvent une part de subjectivité, car elle repose sur des estimations, des opinions et des prévisions. La direction doit se positionner et encourager l’évaluation des risques.
- L’évolution constante des risques dans le temps en raison de facteurs internes et externes complexifie le process. Ce qui était considéré comme un risque mineur peut devenir critique, et vice versa. Il est donc nécessaire de mettre à jour régulièrement la cartographie des risques.
- L’engagement et la communication afin d’impliquer les parties prenantes est un réel challenge surtout lors de la mise en place d’un plan d’action spécifique engageant des pilotes dédiés.
Pourquoi s’appuyer sur un outil numérique pour réaliser sa cartographie des risques ?
Pour disposer d’une cartographie exhaustive et à jour, recourir à un outil numérique dédié est un « must-have » surtout dans organisations complexes comme des entreprises multisites. Voici 4 raisons principales de s’outiller :
- Une collecte de données simplifiée : Grâce à un outil numérique dédié, toutes les données internes et externes sont stockées (comme les rapports internes, données de capteurs IoT…).
- Une restitution des données attrayantes : s’appuyer sur un outil dédié, c’est la possibilité de donner « vie » aux données avec des rapports dynamiques à jour pour une meilleure compréhension et une visualisation des risques par poste, par activité ou encore par zone géographique.
- Une information partagée : Le numérique offre cette possibilité de rendre plus accessible l’information auprès des équipes et de favoriser ainsi la collaboration.
- Réactivité et prise de décision rapide : Grâce à la mise à jour en temps réel des données et des cartes de risques, les décideurs peuvent prendre des décisions plus rapidement. Cela permet de réagir plus efficacement aux menaces émergentes, en prenant en compte les remontées du terrain en temps réel (Non conformité, situation dangereuse…). Il est également possible de suivre en temps réel l’efficacité du plan d’actions.
Conclusion de l’expert :
La cartographie et l’analyse des risques est un exercice complexe qui demande l’implication de nombreux collaborateurs. Risques stratégiques ou opérationnels, la démarche reste la même et doit être minutieusement conduite et encadrée. Le numérique est un gage de qualité dans la démarche mais seule l’implication de la direction garantit que la politique de gestion des risques soit un réel succès à long terme.